Chekh H'ssisen.

H'SSISSEN Cheikh (1920-1959) - Brillant Interprète de Chaâbi.

De son vrai nom Ahcène Larbi Benameur, H'ssissen est né le 8 décembre 1920 au 15 rue Monthabor à la Casbah d'Alger au sein d'une famille originaire de Maâtkas (Tizi-Ouzou).

Il a marque son époque par la finesse de son interprétation des grandes qacidate et s'est distingue par sa mémoire prodigieuse qui lui permettait de retenir un long poème après l'avoir lu une ou deux fois.Il l'apprend aussitôt mais en y ajoutant la manière, sans avoir à consulter ses manuscrits, à l'instar de tous les cheikhs de l'époque qui consignaient leur répertoire sur de gros livres.

 

Sa connaissance instinctive de la prosodie lui permettait de placer la note sensible a ou elle devrait être et de donner à la mélodie toute sa souplesse et toute sa finesse.

Comme tous les musiciens algériens, il apprit a jouer par lui-même, d'abord de la mandoline, ensuite de la guitare et de la mandole, pour égayer les soirée des jeunes de son quartier. Son talent lui permit très vile de se joindre aux orchestres des plus grands maîtres, Auprès d'eux il se familiarisera avec les modes classiques en usage dans le genre chaâbi, si bien que très vite, avant appris a leur contact une multitude de poèmes, il se mit a composer lui-même.

Quelques années avant la Révolution de 1954, il était a la tête de son propre orchestre et sa popularité s'étendait déjà au-delà de a ville d'Alger.

Ses activités artistiques se doublaient d'activités politiques - il était le chantre du MTLD qui menait une activité de propagande sur toute l'étendue du territoire algérien - et cela jusqu'à la ''Bataille d'Alger" ou, se sentant menace il prit la décision de s'exiler. il ''monta" d'abord a Paris ou il retrouva une grande partie de ses amis, réfugiés comme lui; c'est a cette époque que sa collaboration avec Missoum lui permit de renouveler le genre, rénovation a laquelle Missoum était très attache:

ils composèrent en commun un grand nombre d’œuvres. Il réalisa chez Pacific l'unique enregistrement commercial de sa carrière. C'est a cette époque aussi que, revenant aux sources, il composa, toujours dans le style "chaâbi'', quelques œuvres kabyles ou il prêchait la morale et le retour aux préceptes de l'Islam.

Pendant son séjour à Paris, au cours des nombreuses soirées qu'il donnait, accompagné seulement d'un batteur et, tard dans la nuit, par tous les musiciens algériens qui venaient après leur propre travail se joindre a lui pour le plaisir, il réalisa au cabaret "Le Maroc",les enregistrements de la série des Soirées avec H’ssissen.

De Paris, il se rendit à Tunis. Il fut incorporé dans la troupe artistique du FLN et participa aux différentes tournées dans les pays amis. Son état de santé déclina très vite et il mourut le 29 septembre 1959 a l'hôpital Saddikia, à Tunis, des suites d'une maladie pulmonaire. Son corps repose au cimetière El-Djeledj aux cotes de sa compatriote Hadjira Bali, une grande chanteuse populaire de l'époque, sœur de la comédienne Wafia, épouse de Larbi Zekkal.

 
 

Sources : "Dictionnaire des musiciens et interprétes algeriens" de Achour CHEURFI

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