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DALI Abdelkrim
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- DALI Abdelkrim (1914-1978) - Grand maître de Hawzi.
Né à Tlemcen
dans une famille de mélomanes dont le père
était un "halwadji" à la swiqa, C'est
très jeune que son talent fut découvert par le
cheikh Omar Bakhchi qui s'intéressa à lui et
lui apprit les bases de la musique andalouse, à
quatorze ans il jouait du Tar et chantait, en
soliste, les Istikhbars dans les fêtes et les
mariages. Son goût pour la musique s'est
développé au contact de maîtres tels que :
Abdessalam Bensari, frère de cheikh Larbi, le
cheikh Bendali Yahia considéré à l'époque
comme une encyclopédie de la musique de Gharnata
(Grenade), de cheikh Boudalfa, Mustapha Brixi et
le maître El Yaho Bensaïd (Ibého). Très tôt
il avait appris à jouer, d'abord de la
mandoline, où il excella puis il s'était mis au
violon et au Ney, enfin au luth où il a fini
par être un des plus grands. Il s'est intégré
très vite à l'orchestre le plus renommé de
l'époque, celui du cheikh Larbi Ben Sari où il
interprétait les chansons d'Oum Kaltoum et
d'Abdelwahab popularisées par les films.
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Il en ira ainsi
jusqu'à ce que le fils du cheikh Larbi,
Redouane, le remplace auprès de son père.C'est
à ce moment que, lors d'une tournée, Mahieddine
découvrira ce jeune chanteur dont la voix
faisait merveille dans l'orchestre de la grande
chanteuse cheikhs Tetma, et qu'il intégrera à
la partie concert de sa tournée; c'est ainsi
qu'Abdelkrim Dali sera connu des mélomanes des
autres grandes villes d'Algérie et participera
alors à toutes les fêtes qu'animera Tetma. En
1930 i1 enregistre un istikhbar Moual avec Nari
Haîchat Tentfa et un autre Iraq, avec Kif
Amali Ouhilti. Puis en 1938, aux côtés
de cheikha Tetma qu'il accompagnait au violon et
au luth, il enregistra une vingtaine de disques
chez Algeriaphone, lesquels font lobjet de
deux albums présentés par le Club du Disque
Arabe. En 1950, il enregistra El Kawi,
Amersouli, El Hadjam et Nergheb EI Mouid.
Ces différentes séries d'enregistrements firent
de lui une des plus grandes personnalités du
genre hawzi et classique sur tout le territoire
algérien si bien que Mahieddine l'engagera en
1938 pour une grande tournée à travers
l'Algérie et ensuite, à la veille de la guerre
de 39, pour une autre tournée, en France. Dès
la création, en 1940, de Radio Alger, Boudali
Safir, alors directeur artistique de la station,
le fit venir de Tlemcen pour participer aux
concerts de musique andalouse que donnait cet
orchestre. En 1952, Abdelkrim Dali s'intégra
définitivement à cet orchestre comme joueur de
luth, et s'installa avec toute sa famille a
Alger. Dès l'indépendance, il se lança dans la
composition de chants patriotiques et religieux;
il participa alors à toutes les semaines
culturelles en Europe ou dans le monde arabe pour
représenter l'école tlemcénienne de musique
arabe. En 1965, on lui attribua une chaire au
Conservatoire d'Alger et, en 1971, il est engagé
par l'institut national de musique en qualité de
conseiller pour la musique andalouse. Il
enregistra toutes les Noubas suivant la tradition
de Tlemcen. Pendant ses dernières années, il
participera aussi à tous les festivals de
musique andalouse en Algérie ou dans d'autres
capitales du monde arabe; ce sera sa consolation
car il n'avait pu participer au Congrès de la
musique arabe tenu au Caire en 1932 où El Hadj
Larbi Bensari avait préféré faire participer
son fils Redouane, ce qui avait provoqué leur
rupture. Durant ces mêmes années il créera une
chorale à la radio diffusion algérienne avec
laquelle il enregistrera toutes les parties
chorales de la musique andalouse. Ses
innombrables activités ne l'ont pas empêché
d'enseigner la musique à ses propres enfants qui
venaient renforcer les orchestres qu'il
constituait à l'occasion des galas ou mariages
qu'il animait. Deux ans avant sa mort, il a fait
le pèlerinage à La Mecque et à son retour il a
composé un grand poème symphonique sur des
modes andalous, intitulé Rihla hidjazia;
cette uvre sera en quelque sorte le
couronnement de sa longue carrière de serviteur
de la musique andalouse. La radiodiffusion
algérienne a enregistré ce long poème où l'on
retrouve toute la science, la finesse et la foi
profonde de cet artiste accompli. Il mourut le 21
février 1978 à Alger suite à une crise
cardiaque et fut enterré au cimetière de Sidi
Yahia. Simple et généreux, il avait plusieurs
talents et surtout la voix. Il était un des
rares à pouvoir chanter sans micro tellement sa
voix portait. Venant de Tlemcen, vivant à Alger,
il a su allier les deux styles de la musique
andalouse. Instrumentiste polyvalent, il
excellait aussi bien au rebab qu'au luth. Au chant,
c'était le meilleur interprète du hawzi
tlemcénien.
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