|
|||
Hadj Menouar.
|
MENOUAR Hadj (1913-1971)- Maître du Chaâbi. N é à la Casbah d'Alger. Issu d'une famille modeste originaire de Aîn Assila (Bordj Ménaïe) Hadj Menouar, de son vrai nom Menouar Kerar, dut se mettre très tôt au travail pour faire vivre sa famille: Privé d'instruction, ne sachant ni lire ni écrire, il était par contre doué d'une mémoire phénoménale. Emmagasinant des centaines de Qacidas même les plus longues, il devint rapidement une véritable encyclopédie. Il s'est intéressé très jeune à la musique et fut encouragé par K'hioudji . Il apprenait tout ce qu'il entendait auprès des maîtres de son époque tels que Mustapha Driouech, Kouider Ben Smaïl, EI-Ounnas Khmissa, Saïd Laâouar, cheikh Saïdi et d'autres encore. |
||
|
Deux qualités étaient absolument nécessaires aux chanteurs pour réussir. une mémoire sans faille et une voix puissante. Il n'était pas question de se présenter au public lisent ses textes. Le micro n'existant pas, il fallait de la voix pour se faire entendre et s'imposer au public. Toutes ces qualités Hadj Menouar les possédait. Le chanteur n'était accompagné à l'époque que par les instruments de percussion comme le Deff, le Bendir, le tar. Celui qui a introduit des instruments comme le violon, la mandoline, le Qanoun dans le mdih , c'est cheikh Ben Kouider. Hadj Menouar a conservé de la vieille tradition l'utilisation du tar pour s'accompagner; il était le maître incontesté de cet instrument à tel point qu'il a été surnommé ''le Prince du Tar '' par Ahmed Lakchal qui l'a introduit à la radio. S'occupant surtout du Med'h et se spécialisant longtemps dans les neutres religieuses du genre sa célébrité s'étendait de jour en jour; il anima de nombreuses fêtes familiales ou publiques, recevant le meilleur accueil auprès de la population qui aimait sa voix forte et mélodieuse. Mahieddine Bachetarzi l'engagera dans la partie concert de ses tournées théâtrales et le fera connaître dans toutes les régions du territoire. Il a enregistré une dizaine de disques vers les années 50 chez Pathé-Marconi dont une chansonnette qui s'intitule Khemous alik oue serre aliya, paroles écrites par El-Anka. Nerveux, alerte mais généreux et serviable, il était disponible pour répondre à toutes sortes de questions que lui posaient les jeunes qui venaient au métier. Il était employé pendant longtemps en qualité d'agent de service à l'ex- RTA, mais cette dernière n'a pas tellement, de son vivant, su profiter de ses capacités artistiques. Il avait la particularité de jouer du tar tout en chantant. Il jouait d'autres instruments, mais il ne l'exhibait jamais . El-hadj Menouar avait participé, aux côtés d'El-Hadj El- Anka et Hadj M'Rizek, à un spectacle organisé au profit de la famille de cheikh Khelifa Belkacem, qui venait de décider le 4 novembre 1951. Le gala a eu lieu le 20 mars 1952 à la salle Ibn Khaldoun (ex-pierre Bordes), l'animation était assurée par Othmane Boujuetaïa. Il devait interpréter ce soir-là deux chansons: Ya tbib aref daya et A lalla el batoul. Il aimait se produire durant le mois de Ramadhan dans les cafés et préférait chaque année le café de Djamaâ Farès (ex-Djamaâ Lihoud) et celui de Touadjine, dans le quartier de Tijditt à Mostaganem. Il mourut le 7 novembre 1971 à El- Madania (Alger). |
||
Sources : "Dictionnaire des musiciens et interprétes algeriens" de Achour CHEURFI |